Ados et MST : protégez-les !
L’âge de l’adolescence est aussi celui des premiers émois et des premières expériences sexuelles. Si les adolescents entrent dans une sexualité active en moyenne à 17 ans (source : Institut national d’études démographiques) ce qui est plutôt rassurant, les chiffres concernent la transmission du sida, des IST et des MST le sont beaucoup moins.
Le Sida et les jeunes
En 2011, 150 000 personnes étaient porteuses du VIH en France, soit 0,25 % de la population française. Mais surtout, de 2003 à 2010, le nombre de nouvelles contaminations chez les 15 – 20 ans est passé de 7 à 14 %, selon les chiffres de l’Institut de veille sanitaire. Les jeunes sont les premières cibles d’une recrudescence du virus et de la baisse de vigilance générale. Parmi les 6500 nouvelles contaminations annuelles, 20 % sont séropositifs sans le savoir. Et sans aucun symptôme, puisque le virus est latent. Ceux-là commencent l’apprentissage de la sexualité avec le virus en épée de Damoclès au-dessus de leur tête et de celle de leur partenaire. Arthur Vuattoux, vice-président d’Act Up explique que les adolescents, qu’ils soient gays ou hétérosexuels, sont « les plus fragiles face au sida. Car même s’ils sont nés avec le virus, ils sont persuadés que l’on ne meure plus du sida. Du coup, la peur est minimisée par des campagnes de prévention déresponsabilisantes. Ils se disent que dans le pire des cas, ils pourront vivre avec. Mais c’est oublier le grand drame des infections, des maladies chroniques et de la mort qui arrive malgré tout au bout. Sans parler du stigmate social. » Il rappelle également que « dans le cas des jeunes gays, la syphilis fait des ravages et que si les deux infections sont présentes, tout est concordant pour que la vie du jeune contaminé soit un parcours du combattant. »
MST et IST : fléau à l’adolescence
Papillomavirus, syphilis, condylomes, chlamydia, herpès génital, chancre mou … Nombreux sont les noms exotiques des Infections ou Maladies sexuellement transmissibles. Tellement exotiques que l’on pense qu’elles n’existent plus que dans les romans. Faux, répond le Dr Bohot de l’Institut Alfred Fournier qui voit de plus en plus d’adolescents venir le consulter. « Tous ont le point commun de ne penser qu’au sida. C’est bien. Mais ils ne connaissent pas les autres dangers car ils ne sont pas informés. Contre le sida, le préservatif est la seule protection efficace. Les MST peuvent être transmises par simple contact génital. » Il ajoute : « beaucoup se soignent. Mais pour se soigner, il faut savoir que l’on est contaminé. La plupart des adolescents arrivent à l’Institut désemparés parce qu’ils ont une lésion ou qu’ils ont des douleurs pelviennes fortes sans aucun moyen de savoir ce quoi il s’agit. » Le paradoxe est que si certaines MST, malgré le fait que l’on puisse être porteur, ne se développent qu’à un moment où les défenses immunitaires baissent ou en cas de fatigue, elles touchent principalement les populations jeunes. Les ados sont de ce fait une cible privilégiée pour la contamination et l’incubation. Et si la plupart se soignent sans souci et sont minimes lorsque traitées à temps, il faut savoir que les traitements sont parfois contraignants. Tout rapport sexuel doit être impérativement protégé, mais pas seulement : faire des tests est le meilleur moyen de se préserver et de protéger son partenaire.