Photoshop : les photos retouchées néfastes pour les jeunes filles
Alors que la majorité des images des publicités et magazines sont retouchées par ordinateur, une recherche démontre que ces clichés arrangés ont un impact sur l’estime de soi des jeunes filles.
Chaque année, le Prix académique de la recherche en management récompense les meilleures études liées au monde de l’entreprise. Lors de sa 6e édition, le 3 avril 2014, le jury a choisi de primer Adilson Borges pour sa recherche et son article : « Les effets des modèles retouchés par ordinateur sur l’évaluation du produit et sur l’estime de soi des jeunes filles », publiés dans la revue « Recherche et Applications en Marketing », en mai 2012. Par cette nomination, les professionnels ont voulu mettre en lumière les ravages que peut entraîner les logiciels comme Photoshop sur les ados. En effet, après avoir interrogé 120 jeunes filles de moins de 20 ans, Adilson Borges a démontré comment les dictats de la mode pouvaient influencer la perception que les jeunes ont d’elles-mêmes. Pour s’y faire il les a soumises à trois types de photos : des images avec un modèle retouché, des clichés sans modification numérique et des publicités truquées avec la mention « cette photo est retouchée ». Si les images trafiquées ont une influence positive sur l’évaluation du produit, avec une intention d’acheter supérieure à 20 % par rapport aux produits non photoshopés, elles impactent l’estime de soi des ados. Et pour cause, elles renforcent un idéal de beauté difficile à atteindre. Face à un cliché retouché, les jeunes filles déclarent une moindre satisfaction de leur apparence physique et être moins à l’aise dans leurs relations sociales. En clair, les adolescentes seront tenter d’acheter le produit mais se sentiront davantage mal dans leur peau. Il est donc indispensable que les pouvoirs publics et les acteurs de santé publique agissent.
Photos retouchées : la loi tombée aux oubliettes ?
En septembre 2009, la député UMP Valérie Boyer, part en croisade contre les logiciels de retouches d’image. Elle dépose un projet de loi demandant que toute photo truquée soit accompagnée de la mention « photographie retouchée afin de modifier l’apparence corporelle d’une personne ». Néanmoins, jusqu’à présent, cette proposition n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. Interrogée par « Le Parisien » en juin 2013, Valérie Boyer disait garder bon espoir. « La question de la retouche des photos pose le problème de la manipulation des images et de la vérité de l’information. En ce qui concerne les stars et les mannequins, elles fixent par ailleurs aux femmes des objectifs inatteignables, ce qui cause des problèmes de santé, au moins mentale. Il ne s’agit pas d’interdire les retouches, mais de prévenir quand il y en a », précise-t-elle. Selon la députée, la Société française de pédiatrie avait soutenu sa proposition de loi. Il faut dire que d’autres études ont déjà affirmé que les jeunes filles se comparent automatiquement aux modèles vus dans une publicité. Or, l’insatisfaction envers son apparence physique réduit l’estime de soi, entraînant certains problèmes de santé comme des troubles alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie, ou des troubles psychiques.
Le rôle des parents : essentiel
Si pour l’heure, aucune mention ne fait état des retouches effectuées sur les photos, les parents doivent prévenir leurs ados afin qu’elles gèrent cette pression sociale et sois armée contre le culte de la beauté « parfaite ». Surtout qu’elle n’existe pas. A l’entourage de rappeler que toutes ces images véhiculées ne sont que le fruit d’effets numériques, dont l’unique but est de vendre. Des mises en garde essentielles quand on sait que la majorité des pages des magazines de mode, féminins et même pour adolescentes photoshopées.